Suzanne n'a pas eu l'enfance la plus joyeuse qu'il soit. Bien sûr, elle n'a pas non plus eu la pire d'entre elles. Il n'empêchait que le mal-être ressenti par cette jeune fille était bien réel. Suzanne a toujours été une fille extrêmement timide, n'osant jamais croiser le regard de qui que ce soit, n'osant jamais ouvrir la bouche pour exprimer ses pensées, et n'osant jamais faire ce qu'elle désirait. Les cheveux teint en roux, c'était un rêve d'enfance, qu'elle n'avait pas osé réaliser avant ses 20 ans. Parce qu'elle adorait Ariel, peut-être. Mais ça n'avait que très peu d'importance, ça.

Suzanne avait toujours été victime de moqueries sur son physique, étant plus jeune. Parce qu'elle avait des boutons. Parce qu'elle n'était pas "à la mode". Et parce qu'il était bien trop facile de lui marcher sur les pieds. Elle n'était rien d'autre qu'une pauvre victime. Et elle n'en pouvait plus. Ces moqueries, ces regards méprisants, toute cette solitude ressentie depuis si longtemps, s'était accumulée. Suzanne s'était beaucoup renfermée sur elle-même, jusqu'à finir par prendre peur du monde extérieur. Elle qui n'avait aucun ami. Elle qui n'avait aucun parent attentif. Elle qui se retrouvait tout simplement seule. Ne la regardez pas. Vous allez l'effrayer.