En prison, elle avait retrouvé ses acolytes qui lui avaient tourné le dos savant qu'elle avait voulu prendre la fuite sans prévenir les autres. Elle avait donc vadrouillé seule dans cet immense pénitencier, essayant de survivre parmi les plus coriaces. Au début, elle ressemblait plus à une brebis égarée qu'à une caïd. Mais au fur et à mesure le petit agneau se métamorphosa en une vraie lionne. Elle avait réussi à se faire respecter, à créer un petit réseau pour être toujours au courant de tout, avoir même une portion de plus de nourriture à la cafétéria de la prison. Elle était devenue une personne qui était très amie avec une des gardiennes qui était la plus ancienne. Elle lui avait confié un soir qu'elle ressemblait à sa sœur sans les yeux explosés et les lèvres gercées à cause de la drogue. La jeune voleuse avait suivi plusieurs thérapies, elle avait oublié le comment du pourquoi elle avait pu poignardé cet homme riche et depuis elle ne se souvenait même plus de son anniversaire savant juste qu'elle prenait un an chaque années. Les psychologues appelaient ça, un blocage, qu'elle se souvenait de peu de choses de cette soirée et du lendemain puisqu'elle essayait inconsciemment de se protéger et de protéger les autres. Ce qui était de protéger autrui, elle avait des doutes, elle était très bagarreuse, franche, provocatrice, très téméraire. Une femme hors du commun qui était plutôt un peu trop masculine, c'était normale à force de fréquenter des gros bras et des femmes aux cheveux courts et aux langages brutes. Mais depuis son adolescence, elle était ainsi, fugueuse, trop désinvolte, beaucoup trop irrespectueuse, un vrai serpent, une rose épineuse. C'était la petite adolescente, la jeune adulte qui ne possédait que des défauts et les qualités n'avaient pas su trouver le chemin jusqu'à elle. Malgré tout, elle était très protectrice, très à l'écoute, très avant-gardiste surtout au niveau de l'art, elle avait une vision différente de la beauté et elle détestait les règles de beauté, les lois en générale. C'était une petite anarchiste pure et dure.
Le jour de son évasion, elle avait cru à l'espoir, elle avait réussi à rassembler deux personnes à ses côtés à qui elle devait quelques coups de mains. Elle avait "emprunté" une moto et un revolver trouvé sur un garde décédé. Jamais elle n'aurait cru que cette évasion n'était qu'une illusion. Que en réalité, la prison avait été juste attaquée par une chose, des choses inhumaines et qu'elle allait vivre un enfer en dehors de ces murs en béton. C'était après sept ans de détention qu'elle allait enfin connaître ce qu'était de vivre dans un milieu hostile, de découvrir ce que lui avait réservé comme punition son crime et ses futurs autres crimes. Nilya n'était pas une femme pure, elle était sombre et elle allait voir que son meurtre n'était qu'une énorme blague face aux monstres qui hantaient la ville de son enfance, là où tout avait commencé et où tout se terminerait.
• Lola206
Nilya Forheman
Rester les yeux fermer, inspirer, expirer, se fixer un objectif et surtout faire taire ses pulsions meurtrières. Nilya aurait dû fermer les yeux le jour de son dix-huit ème anniversaire, elle aurait dû simplement sourire à son père, souffler ses bougies et accepter son nouveau sort. Elle n'aurait pas dû regarder aussi fixement l'horizon, aussi durement son paternel et ne pas crier sa rage et fracasser son gâteau. Mais, elle n'avait pas eu le choix, la veille, elle avait fait une erreur phénoménale.
Le soir était tombé, après avoir ajouté un tatouage de plus sur sa peau diaphane, elle s'était dirigée le pas léger vers une maison victorienne qui était reculée des autres. Pour survivre, elle avait appris à voler, très régulièrement. À force d'entendre que les problèmes d'argent s'accumulaient depuis que sa mère était décédée, elle avait appris à savoir survivre sans les aides sociales et les promesses ridicules du gouvernement. Elle avait appris à se montrer aussi rapide qu'une ombre, à s'avancer à pas de loup et à craquer les codes d'entrée des demeures huppées. Avec son groupe d'acolytes, des têtes brûlées comme elle, la jeune demoiselle s'était rendue en pleine nuit dans l'endroit le plus prometteur de la ville. Elle avait réussi à escalader le portail avec son agilité qui lui était propre, elle avait réussi à craquer le code de la porte, à bomber les caméras avec sa peinture noir et à siffler assez fort pour prévenir les garçons. Néanmoins, tout ne se passa pas comme prévu, ils ne devaient que se saisir des objets de valeurs et se tailler. Cependant, le couple qui vivait dans ce lieu avait décidé d'écourter leur dîner, c'était elle qui avait entendu le bruit du moteur, qui avait vu la belle voiture flamboyante agiter la poussière en venant se garer dans le jardin. Avec la panique, la peur, elle avait simplement décidé de fuir sans prévenir les autres mais elle était tombée face à face au propriétaire et sans comprendre, sa main avait saisi son poignard pour en faire gicler un liquide rougeâtre qui goutta sur le sol. Ensuite le brouhaha l'enveloppa, elle fut tirée et emportée comme un sac de patate avant de ne se réveiller que le lendemain matin avec les mains en sang. Le jour de son anniversaire avait été le dernier qui annonça une grande vie en prison pour vol, puis meurtre prémédité.