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       Alphyre De Hallwin

 

Le jeune prodige. Un titre gratifiant offert au nouvel espoir de l’armée, un jeune homme au potentiel surprenant et inestimable. Une appellation qui valut à son porteur une reconnaissance absolue au sein du Royaume. Par les villageois. Par les membres de l’armée. Et par le Roi lui-même. Une lourde responsabilité pesait sur le vaillant porteur de ce titre, sur qui toutes les plus belles espérances guerrières avaient été placées. Et ce titre, c’était Alphyre qui le portait. Non pas sans fierté, mais surtout avec crainte. Une angoisse excessive de décevoir, de ne plus correspondre à cet idéal que représentait le Prodige. Ce titre, il ne l’avait pas injustement gagné. Le talent du combat, Alphyre l’avait cultivé. Dès ses 16 ans, le jeune homme avait intégré l’armée, se retrouvant au milieu d’hommes sans grands talents particuliers, à quelques exceptions près. Mené par sa détermination inébranlable à devenir ce “soldat d’exception” que son défunt père aurait voulu voir grandir, le jeune homme s’était entraîné sans relâche, oubliant presque la notion du temps lorsqu’il se retrouvait seul, son épée à la main, animé par son obstination à devenir toujours plus fort. Alphyre, obéissant à ses supérieurs, se pliait aux ordres sans discuter. N’échangeant ni avec ses chefs, ni avec ses camarades, le jeune homme avait placé tous ses efforts dans le combat, le maniement de l’épée, le perfectionnement de sa technique… Si bien qu’il devint un épéiste d’exception, égalant par là le supérieur de sa section en un temps infime. Le jeune talent avait donc, en trois ans, pu être intégré dans la garde royale, où il fut affecté dans la 4ème division. À tout juste 19 ans, son potentiel était tel qu’on l’avait autorisé, après trois années seulement de service dans l’armée, à entrer dans la garde royale. C’était peu, et bon nombre de ses anciens camarades semblaient envieux du jeune homme. Alphyre, bien qu’il n’était pas encore nommé le “jeune Prodige”, savait déjà qu’il venait de passer une étape dont son père aurait été fier. Rare étaient ceux qui, à 19 ans, avaient intégré la garde royale. Seuls les hommes de talent constituaient ce corps et le jeune homme savait qu’il allait devoir redoubler d'efforts s’il voulait combler les attentes de ses supérieurs. Alors depuis son intégration, Alphyre ne prononça plus un mot. S’il devait donner une réponse, le jeune homme se contentait de phrases courtes. “Oui”, “Non”, “Je ne sais pas”. Il n’avait plus le temps de parler. Il s’était concentré plus que jamais sur ses entraînements. Même son temps libre était voué à l’entraînement. La maîtrise remarquable de l’art de l’épée par le jeune homme n’était plus contestable, et même le major avait été surpris de la progression rapide de son soldat. Néanmoins, tout ça n’était pas suffisant pour Alphyre. Alors, le jeune homme s’intéressa à l’archerie. S’entraînant jours et nuits afin d’acquérir cette nouvelle aptitude et de conserver sa maîtrise de l’épée, Alphyre oublia tout ce qui ne touchait pas au combat. Le jeune homme se trouvait toujours dans les expéditions les plus dangereuses, dirigeant même 

parfois une petite troupe formée pour une exploration. Même s’il n’était pas forcément à l’aise avec le fait de diriger des hommes, souvent plus âgés que lui, le jeune homme n’avait pas le choix. Si, lors des premières expéditions, les membres de la garde royale choisis avaient eu du mal à accepter Alphyre comme chef, de par son jeune âge et son expérience moindre, ces derniers avaient dû vite reconnaître l’aptitude du jeune homme pour de telles missions. Il était prêt à tout, même à risquer sa vie pour un de ses camarades, pour protéger ne serait-ce qu’un citoyen, pour servir la nation. Et la multitude de cicatrices sur son corps pouvait témoigner de son courage.


Si Alphyre avait rapidement été considéré comme apte à diriger une expédition, il le devait grâce au Gardien de sa division. Ce dernier avait remarqué le jeune homme le troisième mois suivant son entrée, lors d’un simple contrôle mensuel qu’il devait effectuer. Il avait longtemps observé le jeune homme pendant qu’il s’entraînait, au milieu de toute la division, supervisé par le chef de sa troupe. Depuis ce jour, le gardien ne l’avait plus vraiment quitté du regard. Il avait trouvé chez ce jeune homme un talent qui devait s’exprimer pleinement. Dès les premiers instants, il avait pu percevoir toute la puissance que ce jeune soldat renfermait. Il est même allé jusqu’à l’entraîner lui-même. Et il s'aperçut rapidement que ce jeune homme était un véritable prodige. Le Gardien l’avait alors pris sous son aile, passant le temps libre qu’il avait à entraîner son nouvel élève. Après 4 ans d’entraînement quotidien, Alphyre était devenu son petit protégé. Malgré toutes ces années, le jeune homme était resté sur la réserve, gardant son éternel silence comme répartie. Le Gardien, malgré sa volonté, n’avait qu’à réussi qu’à entrouvrir la porte qui bloquait toutes les conversations chez le jeune homme, permettant de temps à autres de tenir quelques conversations avec son élèves, sans pourtant que ce dernier ne parle à coeur ouvert. Il semblait toujours éviter de s’impliquer totalement dans une conversation et à de nombreuses reprises, le Gardien avait voulu connaître la raison de cette distance. C’est seulement sur son lit de mort que le gardien avait enfin pu percer le mystère que renfermait ce jeune homme. Alphyre, avait, pour la première fois su se confier entièrement à quelqu’un. La raison de cette réserve résidait dans le poids qu’il portait sur ses épaules. Les nombreux espoirs et attentes qui avaient été placés sur lui avaient nourri la crainte de décevoir. Lors de ses retours d’expéditions, il avait été acclamé de partout, avait été mis sur le devant de la scène, et désormais, maintenant qu’il avait gagné la confiance de toute cette immense foule, il ne voulait plus la perdre. Il ne voulait pas décevoir. Ça avait été sa seule peur depuis le début de sa carrière militaire. La peur de briser la confiance qu’on lui avait accordé. La peur de ne plus être à la hauteur des espérances. Alors, Alphyre avait forgé ce caractère distant, pour ne pas risquer de décevoir, ou même de blesser par ses paroles. Jamais il n’avait donné son avis, laissant les autres lui faire dire ce qu’ils voulaient. Cette crainte excessive de décevoir l’avait mené à s’isoler des autres. Il avait alors préféré errer dans les jardins plutôt que de traîner avec certains de ses camarades avec qui il s’entendait pourtant très bien. Errer seul au milieu des plaines, d’une immense forêt où il risquait de se perdre… C’était ce qu’il préférait face à la compagnie d’autres. Parce que seul, il ne pouvait décevoir personne.

Le gardien, blessé mortellement lors d’une périlleuse expédition, l’avait simplement regardé en souriant, avant de prononcer ce qui allait être ses tous derniers mots. “Ce jeune homme. Il doit me remplacer…”. Et la petite flamme qui le gardait encore en vie s’éteignit devant le jeune homme peiné et les 3 autres gardiens. Tous étaient chagriné par la perte de cet honorable et brillant. Mais tous avaient aussi entendu le dernier voeu prononcé par leur ami. Et c’est ainsi qu’Alphyre se retrouva, à 24 ans, à porter le titre le plus glorieux. Il était Gardien. Le plus jeune Gardien du Royaume. Gardien de la 4ème division. Et même s’il avait perdu les deux êtres qui avaient été pour lui, ce qu’il avait eu de plus cher dans sa vie, Alphyre avait, pour une fois dans sa vie, le sentiment de les avoir rendu fiers tous les deux. Et Alphyre savait que ses efforts n’allaient pas s’achever là. Il allait tout faire pour satisfaire la famille Windergrad. Un royaume tout entier comptait sur lui. Même s’il était le plus jeune, même si 23 ans était peut-être un peu tôt pour être à la tête de la 4ème division et d’une partie des armées, Alphyre n’allait décevoir personne. Il accomplirait la mission qui lui a été consciencieusement confiée et ce, même s’il devait mourir. Il était prêt, et plus déterminé que jamais à combattre pour la nation, quitte à y perdre la vie. Encouragé par les souvenirs des entraînements militaires avec le défunt Gardien, ainsi que par les mots de son père en tête, Alphyre, était prêt à tout affronter.

“Il n’y a pas de vie plus glorieuse que celle perdue pour la nation”.

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•BlackWidow

Cette épée, il ne quitte jamais. Qu'il soit en expédition, ou en entraînement, il la garde toujours en main ou à sa taille.  C'était un cadeau de son gardien. Cette épée est différente de toutes celles qu'on donne aux membres de l'armée ou même de la garde royale. Elle est ornée de deux pierres bleues, en référence à son défunt père, donnant sa vie pour sauver celle du souverain. Cette couleur fait aussi preuve de sa loyauté envers la famille Royale.

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