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- Créature de Satan, meurs, meurs! Nous savons comment détruire ton espèce maudite! Vile créature, vampire de malheur, tu n’effraieras bientôt plus la ville! Car, aujourd'hui, nous avons la solution. Pour tuer le vampire, il nous faut réaliser sa crémation!

- Oh, oui, une crémation! Au bûcher, démon infâme! Créature de la nuit, ton heure a enfin sonnée! Bientôt, tu retourneras dans ce monde de ténèbres où ta place à toujours été!

- La grande réparation sera réalisée demain, aux premières lueurs de l'aube! Tiens toi prêt, car nous ne t'oublierons pas!

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Les inculpations formées par ces juges improvisés résonnaient dans le jardin de la vieille et imposante bâtisse. Dans ce terrain où la nature sauvage reprenait lentement ses droits, où le lierre étouffait toujours un peu plus cette façade qui, jadis, fut d'une beauté certaine, trois enfants criaient. Par leurs rires perçants et incessants, ils profanaient la tranquillité du lieu. Par leurs hurlements ciblés, ils dégradaient la quiétude apaisante de ces jardins mal entretenus. Un tribunal imprévu se dressait en ces lieux délaissés, sous les visages rieurs de certains passants. Tout étranger s’arrêtant devant l'immense portail ouvert de la demeure n'aurait pu se douter que ces drôles d'accusations fussent bien plus qu'un simple jeu enfantin, dans un terrain complètement abandonné, à l'écart du centre-ville. Car, abandonnée, cette demeure n'en avait que l'air. Malgré les apparences trompeuses, cette veille bâtisse, dont la petite cour accueillait bien malgré elle ces enfants insolents, était bien loin d'être inoccupée. Et là était la raison de la présence de ces jeunes juges improvisés en ces lieux bien trop souvent vandalisés. Des insultes criées, des pierres jetées sur les fenêtres aux carreaux déjà bien abîmés par les anciens impacts de ces lourds cailloux, des rires railleurs qui n'en finissaient pas, des menaces de mort qui ne pouvaient plus être comptées tant leur nombre était grand... Un bien triste mélange qui rythmait, depuis dix ans déjà, la vie du pauvre résident, privé d'une quiétude qu'il souhaitait pourtant tant. Une quiétude qui avait autrefois bercé les jardins si bien entretenus de la grande demeure. Une quiétude qui, bien tristement, était la seule à pouvoir consoler cet homme. Mais tout cela n'appartenait plus qu'au passé. Désormais, naissait en ces jardins une nature indomptable, que personne ne semblait plus pouvoir maîtriser. Personne, ni même son propriétaire. Plus rien ne serait aussi paisible qu'autrefois. Plus rien ne l'avait été depuis dix ans. Ce terrain avait lentement sombré dans un chaos insoutenable, où cris et moqueries résonnaient sous le porche de la maison, où insultes et menaces venaient s'inviter dans les pièces closes de la demeure, où vandalisme et destruction noyaient dans un intense fracas le doux chant des oiseaux... Un repos perdu, que la demeure ne retrouvera que lorsque les enfants, forcés de rentrer chez eux, déserteront les lieux. Un instant de répit que le terrain perdra à nouveau lorsque, dès le lendemain, les jeux recommenceront, pour la énième fois.

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C'était un éternel recommencement. Un cercle interminable, dans lequel les jours se suivaient inlassablement, sans jamais différer les uns des autres. C'était le même schéma. La même suite d'insultes, de mépris, de casses et de haine. Rien ne changeait, tout était analogue au premier jour. C'était peut-être l'ordre des choses, après tout. Comme un cercle qui ne se brisait pas, et qui ne se briserait jamais. Il était prisonnier de cette vie qui lui avait été offerte. Prisonnier d'une cellule aux magnifiques apparences, mais à la vérité bien plus sombre. Une cellule dont le seul échappatoire était cette torturante et effrayante fin: la mort. Au fond, peut-être que cette vie, il aurait préféré ne pas l'avoir. Après tout, sans elle, il n'aurait pas eu à supporter toutes ces violence verbales et psychologiques. Il n'aurait pas été la cible de ces terribles huées à chacune de ses sorties nocturnes, et sa demeure n'aurait pas reçu un tel acharnement contre sa belle architecture. Et plus encore, il n'aurait pas eu à porter cette horrible étiquette de vampire, à cause d'un isolement constant entre les murs réconfortants de sa grande maison... Il n'aurait pas non plus été catégorisé comme étant un homme dangereux, profitant de la pénombre pour commettre les pires meurtres, dans une parfaite discrétion et un anonymat le plus total... Oui, sans cette vie, on ne l'aurait pas haï de ne pas pouvoir apprécier le soleil et la douce chaleur réconfortante qu'il laissait sur la peau. Une sensation qu'il n'avait jamais connu, et que jamais il ne connaîtrait. Et pourtant, il en avait rêvé, de sentir ces doux rayons caresser sa peau. Mais c'était impossible. Il était prisonnier. Prisonnier de cette vie, qu'il traversait comme on traverse un long tunnel. Un sombre et long couloir, s'achevant sur cette seule et unique sortie. La seule porte que cette froide galerie lui permettait d'ouvrir, la seule fin à ce long et épuisant tunnel... Il n'y avait pas d'autre choix, seulement celui qui s'offrait à lui. Comme un destin fatal, auquel il ne pouvait échapper. Comme l'une de ces magnifiques tragédies s'achevant sur une bien funeste fin, il était la malheureuse cible d'un furieux destin. Protagoniste d'une scène dont il se sentait pourtant spectateur, il était l'acteur d'une tragique pièce de théâtre, où l'improvisation était vaine. Le sort de l'acteur scellé, la dénouement s'abattrait sur lui, emmenant dans sa chute tous les espoirs qui, l'espace d'un temps, auraient pu naître dans son cœur. Tout était écrit, la fin ne pouvait être modifiée. Une terrible fatalité, qui viendrait s'écraser lourdement sur son être. Une fatalité offrant cette funeste fin, dont il entendait déjà l'angoissants mot résonner... La mort.

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- À mort! À mort! À mort!

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Les cris ne s'arrêtaient pas. Près de la fenêtre, la victime du faux jugement écoutait ce que les pièces sombres tentaient vainement de lui cacher. L'isolation de ces murs était épouvantable, et laissait entrer les terribles mots sauvagement jetés par ces jeunes persécuteurs. Les bruyants hurlements devenaient une véritable torture. Pourtant, il aurait dû y être habitué. En dix ans de harcèlement continu, en autant d'années passées à subir ces cruelles moqueries, ces insultes incessantes, et à devoir supporter tous ces objets violemment jetés contres les murs, déjà bien abîmés par le temps, de sa veille demeure... Oui, avec autant d'années passées à jouer ce triste rôle de victime, qu'on lui avait injustement attribué, il aurait dû être accoutumé à ces violences depuis déjà bien longtemps. Mais non. Ces lapidations verbales agissaient toujours comme une déchirante torture psychologique. C'était intenable, un véritable supplice qu'il devait pourtant supporter. Oui, il n'avait d'autre choix que d'accepter l'affreuse douleur que cette terrible situation provoquait dans son esprit. Cette situation insupportable qui se reproduisait chaque jour de sa misérable existence. Une existence dans laquelle il était piégé. Une existence infernale qui le forçait à laisser ces garnements jouer de lui. Qui le forçait à laisser ces insultes fuser, ces idées négatives à son propos se propager comme s'il s'agissait de l'unique vérité... Laisser ces enfants détruire son jardin, sa demeure qu'il ne pouvait réparer... Et ruiner sa vie, déjà bien dure à vivre. Il devait rester spectateur de tous ces actes, pourtant immoraux mais apparemment justifiés, contre sa personne, sans pouvoir manifester son indignation. Parce qu'il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas tirer ces rideaux, ouvrir ces fenêtres et renvoyer à ces gamins infernaux cette montagne d'insulte qu'il se prenait chaque jour. Il ne pouvait pas non plus leur ordonner de déguerpir. Il était piégé dans ces pièces sombres qu'offrait sa demeure constamment attaquée. Et à vrai dire, il n'en avait plus envie. Personne ne comprendrait. Personne n'avait jamais compris, et c'était bien trop tard pour éduquer les esprits. C'était bien trop tard pour montrer à tous ces gens que leurs actes étaient mauvais, et absolument immoraux alors qu'ils étaient persuadé du contraire. Ainsi, il allait seulement subir, comme il l'avait toujours fait. Subir, jusqu'à ce que tout s'arrête finalement. Subir les insultes, jusqu'à ce que ce magnifique ne se couche finalement. Et, une fois les rues envahies par l'obscurité de la nuit, subir les regards accusateurs des quelques citoyens encore debout. Se battre? À quoi bon. Cette torture, il devait la laisser détruire son esprit et son corps. Il n'avait pas le choix, et c'était bien là la lourde tragédie qui s'abattait sur lui. Inévitable, immuable et fatale, se battre était inutile. La fatalité dans sa plus triste forme. 

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- Un magnifique feu de joie sur cette maison maudite! Nous la brûlerons, et le vampire avec!

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Les sourcils pointés vers le haut et le visage déformé par la douleur que ces durs mots provoquaient dans son cœur, il s'était détourné des longs rideaux pour observer tristement la pièce noyée dans cette éternelle pénombre. Brûler sa maison? Non. Non, tout, mais pas ça. Ces affreux gamins pouvaient le brûler lui s'ils le voulaient, mais pas sa demeure. Si brûler son corps pouvait permettre à tous ces impitoyables citoyens et leurs enfants tout aussi cruels d'atteindre l'apaisement ultime... Alors soit. Mais sa maison? Ce temple du savoir et de l'étude? Certainement pas. Il ne le permettrait pas. Il ne pouvait pas laisser partir en cendre tous ces documents qu'il avait amassé au fil de ces longues années. Non, il ne pouvait pas regarder brûler cette quantité astronomique de livres qu'il collectionnait précieusement, témoigner de l'immolation injuste de toutes les recherches auxquelles il s'était abandonné durant chaque jour de sa dure existence... C'était impossible. Tout ce qui se trouvait dans cette demeure devait y rester, rien ne devait s'y en échapper. La totalité de ces ouvrages étaient destinés à traverser le temps. Les innombrables recherches qui régnaient ici devaient survivre à la haine impitoyable qu'on lui vouait. Tous les écrits qui jonchaient le plancher poussiéreux ne devaient pas mourir. Ces feuilles étaient éternelles. De même pour ses carnets qu'il avait lui-même remplis de calculs, de notes, d'idées et de réflexions. L'important n'était pas l'auteur de ces recherches, mais bien le contenu de ces carnets, qui devaient tomber dans de nouvelles mains, lorsque les siennes ne seront plus aptes à les tenir. Oui, les montagnes d'ouvrages qui inondaient chaque pièce de la vieille demeure étaient vouées à traverser les époques. Ces écrits immortels, et c'était bien là son seul souhait, devaient survivre à la tragédie à laquelle lui, ne survivrait pas. 

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En traversant l'immense salon, il avait plongé son regard dans l'infinité de détails qu'offrait le décor de ces lieux plongés dans l'éternelle obscurité. Un désordre constant y régnait, mais cela ne le dérangeait même plus. Dans chacune des pièces de la vieille demeure, c'était la même chose. Un entassement impressionnant d'ouvrages, de feuilles jaunies par le temps, ainsi qu'une multitude de carnets emplis de notes, de recherches rédigées de sa propre main et réfléchies par son propre esprit... Au fond, tout ce désordre ne l'attristait pas, bien au contraire. À chacune de ses entrées dans les différentes pièces rongées par la pénombre inquiétante, il s'émerveillait de ce bazar d'érudit. Ces nombreux entassements de connaissance, ce millier d'ouvrages étaient un véritable rayon de soleil. Un rayon réconfortant, le seul qui lui était inoffensif, l'unique qui permettait à son corps de s'emplir de cette douce et enivrante chaleur... Il donnait paix à son esprit, et joie à son âme. Une joie infinie, la seule qu'il pouvait ressentir au beau milieu de cette brume douloureuse et glaciale... Oui, entouré de ces recueils où les maîtres portaient les gracieux noms de savoir et réflexion, où l'apprentissage et la connaissance n'avaient pour limite que la raison, il était rassuré. Rassuré, et réchauffé par la brillante lumière qu'était, pour lui, la science. La seule qui rayonnait, la seule qui tentait hardiment de vaincre les terribles et étouffants ténèbres des tristes lieux. Oui, la science, à elle seule, ravivait la beauté des lieux, et éclairait la noirceur des pièces, semblables au cœur de l'habitant. Malgré les rideaux tirés, le soleil était bien là. Cassé en une multitude de morceaux, chacun farouchement cachés dans les pages de chaque ouvrage, la joie que procurait l'ouverture de ces écrits était pourtant bien semblable à celle que donnait la caresse du rayon de l'astre ardent sur la peau. Oui, la lumière n'était pas visible, et pourtant, elle résidait ici, bien plus qu'ailleurs...

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Rassuré par ses propres pensées, ignorant les bruits infernaux qui résonnaient dehors, il s'était résolu à quitter le salon. Ces garnements quitteraient bien tôt ou tard les lieux alors, plutôt que de s'attrister sur son sort, il avait décidé de regagner son bureau. Le seul endroit où il se sentait parfaitement en sécurité. Un endroit au désordre encore bien plus immense qu'ici. Un endroit où les passages étaient difficiles, tant les ouvrages étaient nombreux. Un endroit où tout ce qu'il avait de plus beau se rassemblait. Un endroit qui resplendissait, bien au delà de la faible lumière qu'émettait la petite lampe de bureau. Le nombre d'heures passées dans cette pièce ne se comptait plus. Il y voyait déjà les feuilles traîner fièrement sur le large bureau, les carnets ouverts attendant patiemment l'encre noire de la plume... Et toutes ces cartes du ciel, aux étoiles infinies, dessinées soigneusement d'une main passionnée...

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Ah, l'astronomie. Quelle belle ironie. L'étude de la nuit et de l'étincelant ciel dévoilé en l'absence de cet ardent et meurtrier soleil. Quelle ironie, lorsqu'un enfant de la lune se prend de passion pour cette étendue infinie d'étoiles, cet univers démesuré et à toutes les beautés qu'il révèle lorsque le jour vient à s'évanouir. Oui, l'Astronomie, c'est bien la lumière qui pouvait raviver son coeur, l'unique lueur qui pouvait le réchauffer face à l'absence éternelle de l'astre diurne dans son existence... Une passion pour un ciel froid, lui permettant de sortir à la disparition de l'ardent meurtrier. En laissant la belle Nyx régner sur les terres qu'il occupe habituellement, l'astre lui permettait aussi à lui de vivre, au moins quelques instants... Au fond, c'était consolant. S'il ne pouvait apprécier la chaleur du soleil, alors il pouvait au moins s'abandonner dans les bras de la nuit, plutôt qu'à se jeter dans ceux du jour assassin. Sa place, il l'avait trouvé sous cette brillante Lune. Cet astre pur, le seul qui semblait l'accepter, lui et la terrible maladie qui le suivait depuis sa naissance. Cette maladie, cette tragédie coupable de tous les maux qu'il endurait, au dur et insoutenable nom. Xeroderma Pigmentosum, un nom si sophistiqué pour l'atrocité qu'il devait subir, le temps de sa misérable existence. Un nom bien trop complexe, pour décrire une simple maladie de peau qui ne permettait pas de résister aux rayons meurtriers du Soleil. Un nom bien trop beau, pour quelque chose d'aussi désolant. La maladie du Vampire, c'était la seule appellation qu'une horreur pareille méritait de recevoir. Car après tout, c'était bien le titre qu'on lui avait décerné, à lui, victime de cette tragédie. Un nom dégradant, rempli de mépris, de dégoût, et parfois de crainte... Un nom qu'il ne méritait pas, il en était persuadé. Après tout, il n'avait pas décidé de vivre ainsi. Il n'avait pas décidé de vivre dans une pénombre constante, avec pour seule lueur, les ampoules des rares lampes qu'il s'autorisait à allumer. Jamais il n'avait voulu s'éloigner de toutes les belles choses que le jour avait à offrir, ignorer la chaleur que pouvait procurer les douces caresses des rayons de l'astre, s'interdire de longues balades sous la protection du Soleil... Loin de ne pas vouloir se prélasser des lumières de l'étoile, il ne le pouvait juste pas. Il devait faire un choix. Vivre et s'éloigner de cet astre, ou goûter au plaisir délicat qu'il offrait, et mourir. Un choix, qui n'en était pas vraiment un. Vivre ou mourir, il semblait ne pas y avoir de réflexion face à cette question délicate... Et pourtant, chaque jour, il se demandait si cette persévérance en valait la peine. Si tout ce qu'il subissait, ne valait mieux pas d'être éteint. S'il ne devait pas faire s'évanouir ses innombrables souffrances, avec la vie qu'il possédait. Une vie tragique, à laquelle il tenait pourtant. Une vie qu'il n'avait pas encore abandonnée, grâce à la science. Sa raison de vivre, elle était bien là. Sa lumière, le rayon qui réchauffait son corps quand tout semblait perdu, elle était là. Dans ces livres, dans les réflexions auxquelles il s'abandonnait et surtout... Dans ce ciel, dénué de l'astre coupable de son isolement. Dans un ciel, aussi meurtrier que bienfaisant. Un ciel, aux opposés parfaits, regorgeant de mystères, de beautés et d'horreur, d’apaisement et de crainte... Un ciel qu'il aimait, et auquel il se raccrochait lorsque la pénombre inondait sa petite ville. Alors qu'elle était signe d'angoisse pour certains, elle était un véritable réconfort pour lui. Elle était son Soleil, celle qui submergeait les terres de doux rayons, sans chaleur pour tous ces êtres sains, mais si apaisant pour lui, et son corps malade... La nuit n'était pas le danger auquel on l'associait si facilement. Non, le véritable danger se trouvait dans le jour. Avec ce Soleil, et ces enfants, prêts à tout pour s'amuser. Réunis à deux, ces ennemis étaient insurmontables. Il le savait, et c'était bien de ces deux choses là dont il devait se méfier... Des enfants, peut-être même plus que du Soleil...

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Sur ces dernières pensées, le salon se vida de l'unique présence qu'il aurait pu accueillir. La vie s'était comme évanouie, laissant seulement les cris insupportables de garnements animer la sombre pièce, ainsi que la haine et la véhémence jaillir.

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Le soleil tombait petit à petit et la lumière qui fut si éclatante auparavant, commençait à se faire envahir par la légère brume qui s'abattait tranquillement sur la petite ville. Dehors, les enfants jouaient toujours. Mais bientôt, ils rentreront dans les bras de leurs mères, pour y raconter leurs exploits du jour, et faire part de la brillante idée qui venait de naître dans leurs jeunes esprits. Chacun avait hâte de pouvoir retracer toutes les infamies faites au résident haït. Un citoyen que tout le monde voulait voir disparaître, sans que personne n'en ait jamais émis l'idée. Un citoyen au nom connu, mais dont seul le surnom était employé pour le désigner. Et les jeunes enfants traînaient cette affreuse appellation jusqu'au terrain de la vieille demeure, comme pour rappeler au résident ce qu'il était vraiment…

Le nom du propriétaire sur la vieille boîte aux lettres avait été rayé de toutes parts. Entre plusieurs ratures d’encre noire, on pouvait encore y discerner le nom de Camille Meriwether. Un nom fougueusement remplacé par une suite de lettres, formant un mot bien plus significatif pour tous ces habitants. Une œuvre qui décorait déjà depuis trois mois le boîtier détérioré, rendant fiers ces jeunes artistes désireux de faire tomber l’habitant de ces lieux. Un œuvre qui ravissait même les parents les plus effacés de toute cette histoire. Une oeuvre qui avait remplacé Camille Meriwether, par une appellation bien plus légitime. Un surnom, le seul et l'unique qui devait résonner lorsqu'on parlait de lui. Un nom formé par quelques lettres qui, alignées ensembles, criaient la véritable nature de ce résident indésirable. Le Vampire, le seul et l'unique, l'homme maudit de ces lieux, celui à bannir. Le Vampire, tel était le mot que formaient les lettres farouchement remplacées sur la boîte aux lettres de la vieille demeure. Tel était le mot qui remplaçait l'identité du véritable propriétaire, Camille Meriwether.

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- Le vampire va-t-il sortir? Non! Non sinon, le soleil le réduirait en cendres! À mort le vampire, on ne veut plus de ce monstre en ville! En cendres, en cendres, le bûcher, c'est bien tout ce que tu mérites!

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